Vie de Bouddha et l’arrivée du bouddhisme au Sri Lanka

Siddhârtha Gautama, mieux connu sous le nom de Bouddha, est né autour du VIe ou Ve siècle avant notre ère dans la région de Kapilavastu, située à la frontière actuelle entre le Népal et l’Inde. Il était le fils du roi Śuddhodana, dirigeant de la tribu des Shâkyas, et de la reine Mâyâ.

Selon la légende, sa naissance fut marquée par des événements miraculeux. Sa mère, Mâyâ, aurait rêvé d’un éléphant blanc avant de le concevoir.

Lorsque Siddhartha Gautama naquit dans le jardin de Lumbini, sa mère, la reine Maya, était en route pour son lieu natal.

Après sa naissance, Siddhartha aurait immédiatement fait sept pas dans chacune des quatre directions cardinales. À chaque pas, des fleurs de lotus auraient jailli du sol là où il posait les pieds. Cet acte miraculeux est riche en symbolisme :

Les sept pas : Ils représentent les sept directions (les quatre points cardinaux, le zénith, le nadir, et le centre), signifiant que Siddhartha allait influencer tout l’univers.

Les lotus : Symbole de pureté et de spiritualité, ils montrent que Siddhartha était exempt de toute souillure terrestre et destiné à une existence sacrée.

La déclaration : Après ces pas, il aurait déclaré : « Je suis le plus grand être et celle-ci est ma dernière naissance. » Cela souligne sa mission de devenir un Bouddha, un être éveillé.

Cet événement est une métaphore qui met en lumière l’importance spirituelle de Siddhartha Gautama et sa destinée exceptionnelle. Dans le bouddhisme, le lotus est un symbole central car il pousse dans la boue tout en restant pur, reflétant la capacité des êtres humains à transcender les souffrances du monde pour atteindre l’éveil.

Une enfance dans un palais doré

L’enfance de Siddhârtha fut marquée par une vie de luxe dans le palais royal. Afin d’éviter qu’il ne soit confronté à la souffrance du monde, son père veilla à le tenir à l’écart des réalités de la vie.

A l’âge de seize ans, Siddhârtha épousa Yasodhara, une princesse issue d’une famille noble, et ils eurent un fils nommé Râhula.

Les Quatre Rencontres

Malgré cette vie de privilèges, Siddhârtha eut envie de sortir du palais. Son père, le roi Suddhodana, avait cherché à protéger Siddhartha des souffrances du monde en l’entourant de luxe et en limitant ses contacts avec l’extérieur. Cependant, à l’âge de 29 ans, curieux de ce qui existait au-delà des murs du palais, Siddhartha demanda à sortir.

Lors de ses sorties hors du palais, il fit quatre rencontres qui transformèrent sa perception de la vie :

Un vieil homme : Il découvrit la vieillesse pour la première fois et comprit que tout être humain y est confronté.
Un malade : Il prit conscience de la souffrance causée par la maladie, qui affecte tout le monde.
Un cadavre : Il fut confronté à la réalité de la mort, inévitable pour tous les êtres vivants.
Un ascète : Il rencontra un moine errant qui semblait paisible malgré sa vie simple et austère. Cela lui donna l’idée qu’il existait une voie spirituelle pour transcender la souffrance.

Ces visions bouleversèrent Siddhartha, le poussant à réaliser que la vie dans le palais, dominée par le plaisir et l’ignorance des souffrances du monde, était illusoire. Il comprit que l’existence est marquée par le dukkha (souffrance) et décida de renoncer à sa vie de prince pour chercher une solution universelle à cette condition.

Ces rencontres marquent le début de son cheminement spirituel et de sa quête de l’éveil. Décidé à trouver une solution à ces états de souffrance, il abandonna sa famille et ses richesses à l’âge de 29 ans pour mener une vie d’ascète afin de trouver l’illumination. Ce grand renoncement est connu sous le nom de « Grande Renonciation« .

La quête de l’illumination

Siddhârtha voyagea dans plusieurs régions de l’Inde à la recherche de maîtres spirituels et de pratiques ascétiques. Il étudia d’abord avec des enseignants renommés comme Alâra Kâlâma et Uddaka Râmaputta mais il trouva leurs enseignements insuffisants pour atteindre l’éveil.

Pendant six années, il s’imposa des privations extrêmes, mais ces efforts ne lui apportèrent pas la libération qu’il cherchait.

Finalement, Siddhârtha comprit que l’éveil ne pouvait être atteint par les extrêmes de l’ascétisme ou de l’hédonisme mais par une « voie moyenne ».

La Voie Moyenne consiste à vivre de manière équilibrée, en cultivant la modération et la sagesse. Elle est illustrée par le Noble Sentier Octuple, un ensemble de principes pratiques visant à surmonter la souffrance et à atteindre l’éveil :

  1. Vision correcte : Comprendre les Quatre Nobles Vérités
  2. Intention correcte : Cultiver des intentions de bienveillance, de compassion et de renoncement.
  3. Parole correcte : Éviter les mensonges, les paroles blessantes ou inutiles.
  4. Action correcte : Agir de manière éthique et bienveillante.
  5. Moyens d’existence corrects : Gagner sa vie sans causer de tort.
  6. Effort correct : S’efforcer d’améliorer son esprit et de prévenir les pensées négatives.
  7. Attention correcte : Être pleinement conscient du moment présent.
  8. Concentration correcte : Développer la méditation pour atteindre la clarté et la paix intérieure.

La Voie Moyenne enseigne que, ni le plaisir excessif, ni les privations extrêmes ne permettent de transcender la souffrance. Ce chemin équilibré guide les pratiquants vers l’éveil en harmonisant les aspects physiques, mentaux et spirituels de leur existence.

L’illumination

Le «Bodhi Tree» de Bodhgaya dans le nord de l'Inde, sous lequel Bouddha aurait eu son illumination. Photo : Dominique Jeanneret, 2016
Le «Bodhi Tree» de Bodhgaya dans le nord de l’Inde, sous lequel Bouddha aurait eu son illumination. Photo : Dominique Jeanneret, 2016

L’illumination de Siddhartha Gautama, qui marque son éveil en tant que Bouddha, aurait eu lieu lorsqu’il avait environ 35 ans. Cet événement est central dans le bouddhisme et est célébré comme le moment où il a atteint l’état d’Éveil suprême, mettant fin à l’ignorance et à la souffrance.

Siddhartha atteignit l’illumination sous un figuier sacré, connu aujourd’hui sous le nom de Bodhi Tree à Bodh-Gaya, dans l’État moderne du Bihar, en Inde.

Avant d’atteindre l’éveil, Siddhartha s’assit en méditation profonde, déterminé à ne pas se lever tant qu’il n’aurait pas compris la vérité ultime de l’existence.

Pendant sa méditation, il fut confronté à des tentations et des illusions envoyées par Mara, le seigneur des désirs et de la mort, représentant les forces de l’attachement et de l’ego. Siddhartha résista à toutes ces épreuves.

Les étapes de l’éveil

Au cours de cette nuit, Siddhartha passa par plusieurs étapes de compréhension :

Première veille : Il se remémora toutes ses vies passées.
Deuxième veille : Il comprit la loi du karma et le cycle de la naissance, de la mort et de la renaissance (samsara).
Troisième veille : Il réalisa les Quatre Nobles Vérités et la nature de la souffrance (dukkha).

Le moment de l’illumination

À l’aube, Siddhartha atteignit l’état d’éveil complet ou de nirvana, devenant ainsi le Bouddha, « l’Éveillé ». Cet état représente la libération complète des attachements, de l’ignorance et du cycle des renaissances.

Une vie d’enseignements

Le Bouddha passa les 45 années suivantes à enseigner le Dharma (la loi universelle) à travers l’Inde du Nord. Il partagea les Quatre Nobles Vérités et le Noble Chemin Octuple, qui constituent les fondements du bouddhisme. Ses principaux lieux de prédication incluent Sârnâth, où il donna son premier sermon, et Râjagriha, où il établit une importante communauté monastique. Il visita également Śrâvastî et Vaishâlî, parmi d’autres villes.

Le Bouddha atteignit le parinirvâna (l’état final de libération, soit la mort physique) vers l’âge de 80 ans à Kushinagar. Ses derniers mots auraient été : « Toutes les choses composées sont impermanentes. Travaillez diligemment à votre propre libération. »

Le bouddhisme au Sri Lanka

Les feuilles de ficus du Bodhi Tree sous lequel Bouddha a eu son illumination
Les feuilles de ficus du Bodhi Tree sous lequel Bouddha a eu son illumination

L’arrivée du bouddhisme au Sri Lanka est liée au règne de l’empereur Ashoka, un fervent adepte du bouddhisme dans le nord de l’Inde.

Au IIIe siècle avant notre ère, Ashoka envoya son fils Mahinda et sa fille Sanghamitta au Sri Lanka pour propager le bouddhisme. Ils furent accueillis par le roi Devanampiya Tissa qui adopta rapidement la foi bouddhiste.

Mahinda introduisit les écrits du Tipitaka, le canon bouddhiste, et Sanghamitta apporta une bouture de l’arbre de la Bodhi (le ficus sous lequel a eu lieu l’illumination de Bouddha), qui fut planté à Anuradhapura.

Depuis, le bouddhisme a prospéré au Sri Lanka, devenant un élément central de son patrimoine culturel et spirituel.