Aujourd’hui, j’ai décidé que j’allais faire un exercice de présence toute la journée : être dans le moment présent le plus souvent possible. C’est-à-dire, être dans un état de conscience à chaque instant, dans chaque geste et chaque parole. Facile à dire, moins facile à faire !
On ne s’en rend pas compte mais on en est déconnecté presque tout le temps. Non pas qu’on ne soit pas «conscient» de nos actes et paroles mais ils ne sont éventuellement – et le plus souvent – pas actés dans la pleine conscience qui est une étape encore plus profonde de la conscience, parce qu’on est dans le FAIRE (sur un espèce de pilote automatique) et non dans l’ÊTRE, on est dans le mental fonctionnel et non dans le coeur.
Respirer
Pour y arriver, la respiration est le support premier : chaque fois que j’inspire puis expire, je ramène ma conscience dans mon coeur et dans mon centre, à l’intérieur de moi. Je reviens EN moi et me dépose dans toutes mes cellules. C’est la première étape de la méditation.
Encore mieux : je respire avec le ventre, ce qu’on appelle respiration abdominale ou ventrale, qui me permet de se ramener dans son centre encore plus rapidement.
– Quel est le lien entre vivre le moment présent, conscience et méditation ?
– Quand on vit dans le moment présent, on est en pleine conscience et dans un état de méditation.
– Mais… pour méditer, on doit être assis, tranquille, sans rien faire ?!
– Non, «être» en état de méditation ne veut pas forcément dire être assis en lotus, les yeux fermés et sans bouger ! On peut méditer les yeux ouverts et en bougeant. Je médite même en conduisant et j’ai alors justement une concentration sur la route qui est encore plus aiguisée car je suis beaucoup plus présente dans le moment et dans ce que je fais.
– Mais comment peut-on vivre notre vie quotidienne tout en étant dans un état de méditation ?!
– Cela prend de la pratique ! Le but ultime pour être et vivre en Paix, est de vivre dans cet espace de pleine conscience en permanence, qu’on soit au calme ou qu’on soit en action.
En fait, la méditation est la base de l’apprentissage de l’Être, je dirais, pour apprendre et pratiquer la présence, la conscience, l’état d’Être. Une fois qu’on a acquis cette connexion avec soi, on va apprendre à la vivre à chaque instant de notre vie, dans chaque geste qu’on va faire. C’est ainsi qu’on apprend la méditation de la marche, par exemple, où on pose sa conscience dans ses pieds, dans ses pas, tout en marchant. C’est un exemple de bel exercice pour se ramener à Soi, à son centre.
Quand on arrive à être en pleine conscience de chaque instant, de chaque geste qu’on pose, on va avoir l’impression qu’on est plus «lent», que tout se fait plus en douceur mais, aussi, plus en efficacité. On est beaucoup plus aligné sur ce qu’on fait et, de ce fait, on est plus performant et productif. C’est ce qui se passe pour les athlètes, par exemple, qui utilisent les outils de pleine conscience pour performer. Ils ne laissent aucune autre pensée interférer dans le but qu’ils doivent atteindre.
Le karma yoga
Plus avant dans cette intention de vivre pleinement le moment présent, on va faire ce que les Indiens d’Inde appelle le «karma yoga», qui revient à faire, par exemple, ses corvées en pleine conscience.
On l’appelle aussi le «yoga de l’action désintéressée». Chaque geste sera fait avec cette intention et cette pratique d’être pleinement dans le moment présent tout en faisant la vaisselle, en cuisinant, en passant le balai, en bricolant, en donnant à manger aux animaux, ramasser des fruits, cueillir des fleurs, etc. Chaque action peut être faite en pleine conscience.
Faire la vaisselle, par exemple, en «méditant», soit en étant pleinement présent à ce qu’on fait, prend un tout autre sens. On ressent, on prend conscience de l’eau sur les mains, de la chaleur, de la texture des objets, des différents bruits, de la lumière… Les sens deviennent plus alertes et l’expérience devient complètement différente.
Au Sri Lanka (et dans d’autres pays, bouddhistes, hindous, etc.), par exemple, les jeunes moines passent le balai sur le terrain du temple chaque matin et font même de jolis dessins dans le sable. C’est un temps de méditation active.
En agissant avec cette intention sans attente de retour (de façon désintéressée), on se crée du «bon karma» pour notre prochaine vie puisqu’on aide et on donne sans aucune attente.
Aucune attente ?!
Bouddha enseignait que la seule chose qui crée de la souffrance, c’est le fait d’avoir des attentes.
Si on réfléchit bien, c’est vrai : si je donne sans attente un peu de temps ou un objet, je ne souffre pas. Je peux même ressentir de la joie alors que, si je donne avec une attente de retour, de quelque façon que ce soit, je vais très probablement souffrir car mon attente ne sera pas comblée, ou pas de la façon dont j’aimerais qu’elles le soit.
Donc, en faisant mon «karma yoga», où je donne du temps, des connaissances et des habilités sans attente, je vis le moment présent en pleine conscience et ne souffre d’aucun non-retour d’attentes.
Vivre en pleine conscience en permanence
Pour Bouddha, vivre sans attentes, dans le moment présent, dans la Présence et la pleine conscience, c’est la seule façon d’être heureux et je le crois sincèrement. Respirer dans son ventre et revenir à Soi laisse émerger la Joie intérieure qui est en nous de façon permanente. On l’oublie souvent, pris dans la routine, le «faire» et le stress.
Vivre chaque instant en conscience nous fait sentir en paix et simplement heureux dans l’Ici et Maintenant.
Je vous lance un défi : vivre chaque instant de votre journée dans la conscience, la présence du moment présent, loin du mental, juste avec vous, votre âme et votre coeur. Qu’en dites-vous ?
PS : ce sera le sujet de ma prochaine émission de radio jeudi 29 juin à 9h40 Qc = 15h40 Paris sur Radioversastyle.com : Vivre et agir dans le moment présent en pleine conscience. Comment rester connecté à Soi et à la Source et les cadeaux que ça va nous apporter dans la vie courante.
De tout coeur
Dominique Jeanneret
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