Le verdict vient de tomber. L’accusé est reconnu non coupable après, parfois, des années de prison injustement infligées par la faute de policiers paresseux ou même pourris qui n’ont pas fait correctement leur enquête.
C’est ce qu’on découvre dans la série « Non coupable » qui passe actuellement à la TV au Québec. Le rôle principal de Madeline Scott est tenu par une québécoise, Rachelle Lefebvre. C’est une avocate animée d’une soif de justice qui se bat pour des gens condamnés à tort. Injustement reconnue coupable d’un meurtre à 18 ans, elle va passer dix ans derrière barreaux. Elle comprend donc mieux que quiconque les conséquences tragiques que vivent les innocents mis à mal par le système.
Le titre de cette série américaine est, en anglais, « Proven Innocent » soit, littéralement, « Reconnu innocent ». C’est plus positif dans l’énergie.
La culpabilité et la honte sont deux sentiments très profonds et ravageurs que nous vivons tous à différents degrés. Au fond de soi, on se sent toujours un peu coupable de quelque chose même si on ne s’en rend pas compte.
Dans la vie de tous les jours
Ces derniers jours, ma situation au travail me met souvent en colère alors que je suis une personne plutôt pacifique et calme. Quand la limite est atteinte, je finis par me rebiffer, notamment quand on me presse un peu trop comme un citron en m’imposant des tâches qui s’accumulent parce qu’on manque de personnel.
Le boss veut encore nous donner plus de job au lieu de la donner à un nouveau qu’il vient d’engager et à qui ce mandat devrait être donné. Que ce soit lui ou nous, il devra de toute façon payer ces heures alors pourquoi s’acharner à vouloir que ce soit nous qui les faisions ?
En rentrant hier soir, j’étais en colère et je n’aimais pas me sentir ainsi. Je cherchais comment lui répondre mais tous mes mots étaient en colère. Je voulais retrouver la paix avant de lui parler ce matin.
La vie fait en sorte que je ne peux pas quitter mon emploi actuellement. Je sais que c’est pour que je guérisse quelque chose qui m’appartient et trouve la paix. Alors arrivera le temps où je pourrai partir sereinement.
J’ai demandé en Haut à me montrer ce que représente cette émotion que mon boss a l’art de me faire déclencher (ainsi qu’à certains de mes collègues).
Les miroirs/reflets
Chaque confrontation/personne qui nous fait réagir est là pour nous enseigner quelque chose sur nous-même. Elle n’en est que le déclencheur et n’a rien à voir à la façon dont on va réagir puisqu’il va y avoir autant de réactions à un seul déclencheur que de personnes qui y réagissent. On ne peut donc pas lui en attribuer la faute.
En fait, au contraire et ultimement, on va même finir par la remercier pour le cadeau de la prise de conscience à laquelle elle nous a amené/e. On s’entend que ce n’est souvent pas sur le moment qu’on va le faire mais on finit toujours par lui dire merci quand même ! 😉
Attirer (malgré nous) les personnes qui nous font réagir
Notre façon de réagir dans la colère nous amène à la cause de cette réaction qui, souvent, est la culpabilité. N’oublions pas que nous sommes toujours en colère QUE envers nous-même (je vous en parlerai dans un autre post si vous voulez).
Cela semble tordu mais, quand on se met en colère parce qu’on ne se sent pas respecté – ce qui est le cas avec ce que mon boss me fait vivre -, c’est qu’on a encore un manque de confiance en soi et une culpabilité bien enfouies que le déclencheur (boss) vient titiller en nous poussant dans nos limites.
Dans la vie, on va toujours finir par attirer des personnes qui vont nous pousser dans nos limites (nous déclencher) en nous pressant comme un citron pour nous faire sortir tout notre jus jusqu’à ce qu’on réalise qu’on est en train de se faire abuser et qu’on mette le pied à terre, qu’on dise « STOP ! C’est assez ».
Si on attire de telles personnes dans notre vie, c’est que, au fond de nous, on ne se sent pas encore assez solides et intègres. On porte encore, souvent bien enfouie, un manque d’estime de soi et une forme de culpabillité (les deux vont ensemble) qui nous amènent à se soumettre à l’autre plutôt que de prendre sa pleine place tout en calme et sans aucune colère.
En effet, quand on est bien à sa place, quand on a guéri nos enjeux, on ne ressent jamais de réactif colérique ou triste car on n’a plus rien à être déclenché par autrui. On est juste bien.
De vieux schémas
Je me suis toujours sentie coupable de bien des choses, à commencer par vivre. J’ai guéri de gros enjeux à ce sujet mais il me restait encore, semble-t-il, encore une façon d’être – une forme de manque de confiance en moi et de culpabilité – qui ouvrait la porte (énergétique) à mon boss afin de me pousser dans mes limites.
En effet, on ne peut JAMAIS se sentir «attaqué» si on a guéri nos enjeux. En fait, on n’attire alors même plus personne qui vient presser sur le «bouton qui fait mal», sur l’enjeu non guéri qu’on porte encore, sur la blessure intérieure qu’on n’a pas cicatrisé.
Je ne suis pas la seule au bureau à vivre ça. Une communauté professionnelle ou familiale est un laboratoire de guérisons humaines pour qui en fait le cheminement avec honnêteté et amour.
Non coupable !
Hier soir, j’ai regardé la série « Non coupable ». Au début et à la fin de chaque épisode, on voit Violet Bell, qui travaille avec Madeline Scott, nous parler du cas de l’émission dans son podcast. Elle parlait de honte, plus profonde que la culpabilité mais qui en découle directement.
L’épisode d’hier était justement en rapport avec le fait qu’une femme musulmane voulait se résigner à accepter sa sentence de prison à vie en pensant qu’elle le méritait (que c’était la volonté de Dieu) alors qu’elle était innocente. Madeline et son équipe l’ont aidée à retrouver sa confiance en elle et elle en est sortie gagnante. Cela prend parfois de l’aide extérieure pour réaliser qu’on n’a pas à se sentir coupable et qu’on est tout à fait innocent.
Retour à l’expéditeur
En allant plus loin, on réalise éventuellement aussi que la personne qui nous pousse dans nos limites souffre, en fait, de profond manque de confiance en elle. Le bourreau devient la victime.
Elle a été, par exemple, beaucoup poussée toute son enfance à devoir être parfaite. Comme elle n’y arrivait pas, d’après les reflets que lui faisaient ses parents, elle était condamnée à toujours se sentir coupable.
Observer le bourreau peut donner les outils à la victime pour comprendre ses propres enjeux.
Retrouver la paix
Hier soir, je me suis couchée en colère et en demandant la paix dans cette situation. Ce matin, je me suis réveillée en paix et avec les bons mots pour répondre à mon boss et rééquilibrer le travail d’équipe.
Je ne sais pas quelle était la cause de ma culpabilité et ce n’est pas important. Juste le fait de savoir que ma colère et l’impression de ne pas être respectée me ramenaient à de la culpabilité m’a permise d’en sortir.
Étape par étape, on enlève des pelures d’oignon de souffrances causés par des enjeux qu’on porte autour de notre coeur et de notre âme afin de les retrouver au plus près de qui on est vraiment, tout Amour. On n’a pas à se sentir coupable de rien.
Le soleil se lève, il est 7h15 du matin. Je me sens en paix et je vais au travail avec de la joie dans mon coeur. Je sais que tout va bien se passer car c’est ce que j’ai décidé du plus profond de moi et c’est l’énergie avec laquelle je peux passer ma journée.
De tout coeur,
Dominique Jeanneret
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Coucou Dominique !
Encore un grand merci pour ce texte qui tombe tellement dans ce que je vis ! Entre une colère que je subis et une que je ressens… j’essaie de ne pas me laisser aveugler ! J’attends aussi le texte justement sur la colère…
Avec mon amitié,
Nadine
Merci Nadine ! je te souhaite le meilleur !