19 juin, 21h, 29 degrés Celsius dans l’appartement sans brise, soirée de pleine lune, solstice d’été. Je suis assise sur le canapé du salon et je réfléchis à ce que je vis ces temps-ci. Cela fait longtemps que je n’ai pas écrit, pensant ne plus avoir d’inspiration. Pourtant, dès que mes yeux voient l’espace blanc de mon blog qui n’attend que mes mots, mes mains deviennent aussi enthousiastes qu’un chien à la vue d’un os délicieux. Les mots coulent alors de mes doigts sur le clavier, tout simplement.
Ma tête veut poser plein de questions à mon coeur qui répond qu’elles sont inutiles et ne servent qu’à me faire souffrir si j’embarque dans ce genre de considérations. Je respire donc calmement en posant virtuellement toutes ces pensées sur l’étagère en face de moi afin de rester connectée à mon état de bien-être permanent, latent parfois sous lesdites souffrances.
La seule cause de la souffrance est l’attachement et le désir, a dit Bouddha.
Depuis que je connais Thero, le moine bouddhiste rencontré Sri Lanka, et particulièrement depuis son arrivée au Québec le 31 mai dernier, je travaille plus intensément, quotidiennement, à me détacher de tout ce qui pourrait me causer souffrance, comme ces pensées négatives déboulant parfois en cascades brutales, glacées ou de sable noir sur un moment de paix enfin atteint et bien mérité. Soupir alors et reprise de l’exercice de reconnexion à soi par détachement de ces pensées négatives.
Rester dans cet état de connexion paisible à soi est un travail qui nécessite des efforts quotidiens et de chaque instant. Pour ça, Thero est inflexible : l’état d’éveil, ou d’illumination, ne peut être atteint qu’avec des efforts de toute une vie. Personne n’a trouvé le truc. Aucun moine n’a trouvé l’éveil et claquant des doigts ou en regardant la flamme d’une bougie. Bouddha a mis sept ans de méditation et de réflexion intenses avant d’y arriver. Thero lui-même se dit sur le chemin et pense bien vivre encore bien des vies de moine avant de trouver l’éveil.
En attendant, il existe toutes sortes d’exercices et de connaissances pour bien vivre sa vie dans le moment présent. Je travaille à chaque instant pour rester dans un état le plus paisible possible, le moins pollué possible par toutes ces pensées.
Je vis avec un moine bouddhiste dans le même appartement depuis trois semaines à Montréal.Quand on parle de choc des cultures, on peut aussi parler de frottage dans les ajustements d’adaptation entre un moine bouddhiste du Sri Lanka et « nous autres ». C’est dans le plus grand des respects que nous cohabitons cependant, chacun avec nos habitudes, nos règles de vie et nos rituels.
Un moine est un être hors de l’ordinaire, pour nous simples mortels qui ne connaissons pas ni ne pratiquons pas le dixième des disciplines qu’il applique quotidiennement dans sa vie au même titre et de façon aussi quasi innée que se brosser les dents. J’admire cette capacité de discipline qui est bien loin de moi, rebelle et anti-autorité que j’ai toujours été. Thero sait exactement ce qu’il vit, veut et fait dans sa mission de vie, totalement aligné avec ses choix. C’est beau à voir. Quand j’avais 30 ans, j’avais un même genre d’enthousiasme clair et aligné. A 53 ans, on relativise plus, on dirait. On a moins/plus besoin d’enseigner la bonne parole à la terre entière, celle qu’on a trouvée et qui nous semble alors la seule et unique.
Au-delà de ces considérations, un moine est bien sûr un être humain bien normal et ordinaire avec ses émotions, ses attachements et désirs. Par leurs pratiques de méditation et leurs connaissances des émotions et de la psyché, ils ont cependant appris à mieux gérer leur capacité à ne pas se laisser envahir par les émotions, à ne pas se laisser tomber dans les souffrances provoquées par le mental. Le but du bouddhisme, la base de tous les enseignements de Bouddha, c’est d’être heureux et on peut voir ce bonheur à travers leur sourire contagieux rempli de bonté et de générosité.
Je suis là, sur mon sofa, à vous écrire alors que la nuit vient de tomber. Il est 22h. Je ne sais, ce soir, qu’une chose : que je suis exactement à la place où je dois être dans ma vie et que j’y suis bien. Cette place est confortable, sur ce sofa, dans cet appartement, dans cette maison, dans cette ville, dans ce pays, sur ce continent, dans cette partie du monde et de l’univers. Pour le reste, je ne sais pas grand chose de mon avenir.
Bien sûr, des choses sont placées comme des dates pour des stages en Europe l’automne prochain et le voyage initiatique au Sri Lanka en janvier 2017, par exemple. Pour le reste, comment je vais gagner ma vie, je n’en ai aucune idée.
J’ai fait un grand saut, il y a quelques temps, en décidant de me retirer de l’organisation de la dernière thérapeute pour qui j’organisais les ateliers depuis 8 ans. En septembre prochain, je ne serai donc officiellement plus l’organisatrice d’évènements pour personne… que moi.
Je fais le saut de suivre une petite voix qui me dit que, tant que je m’occuperai des autres, je ne pourrai pas aller de l’avant avec mes propres activités, ces stages que j’aime tant animer, par exemple. Mon prochain rêve à réaliser, dès cette année, est de vivre de mes ateliers, des voyages initiatiques, des partages en consultations et de revenus virtuels de produits créés et vendus avec amour, dont une partie ira à des projets impliquant des enfants.
C’est à mon tour… de me lancer. Avec un autre rêve : celui de ne plus tout organiser toute seule. Celui d’avoir des amis dans le monde qui m’invitent à aller partager mes connaissances, animer des stages avec bonheur pour permettre à des personnes qui le veulent vraiment de retrouver le Bonheur et le vivre, de créer leur vie avec amour et joie, de laisser derrière elles ce passé qui n’est plus d’utilité dans le présent.
Les rêves se réalisent et c’est toujours à recommencer 😉 : trouver d’autres rêves, aller de l’avant, écouter les petites voix, les messages, reconnaître les signes tout en restant aligné sur son coeur et ce qu’on veut vraiment, créer… Quand on laisse la porte grande ouverte tout en restant bien connecté à notre conscience et notre coeur, tant de belles choses peuvent alors entrer dans notre vie. Je n’aurais jamais pensé un jour rencontrer un moine et cheminer avec, encore moins le recevoir au Québec pour une tournée d’enseignements… et vivre d’autres rêves jamais rêvés qui se sont réalisés bien au-delà de ce que je n’ai jamais imaginé…
Ce soir, je sais que je suis à la bonne place, installée sur le sofa de cet appartement de cette maison de cette ville… de cet univers où je ne sais pas ce que je vivrai demain…
Avec Amour
Dominique
© Dominique Jeanneret, toute reproduction de ce texte permise, en tout ou partie, à condition de ne rien y changer et d’ajouter ma signature ainsi que ces lignes et un lien vers www.dominiquejeanneret.com. Merci pour votre collaboration.
Thérapeute en intégration psychocorporelle (PCI)
Accompagnante psycho-spirituelle et énergétique
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