Le karma du moustique

Fleurs en offrande au Sri Lanka, qui vont être à la poubelle dans quelques heures

Le premier précepte du bouddhisme est de ne pas faire de mal à tout être vivant, encore moins de tuer. Être vivant, pour les bouddhistes de la tradition Theravada du Sri Lanka – chaque branche du bouddhisme à ses propres croyances -, englobe les règnes humain et animal qu’ils considèrent seuls munis d’une conscience. Végétaux et minéraux n’en ayant pas, d’après eux, on peut cueillir et jeter tous les végétaux qu’on veut. C’est pourquoi ils utilisent tant de fleurs en offrandes, qui sont mises à la poubelle quelques heures plus tard sans aucun scrupule.

Ceci dit, les moustiques font partie du règne animal et on se doit donc de ne pas leur faire de mal et encore moins les tuer sinon on va accumuler des « mauvais points » de mérite pour notre vie future.

On doit aussi considérer qu’on peut passer, d’une vie à l’autre, du règne humain au règne animal et vice-versa suivant les bons ou mauvais coups qu’on fait dans la vie.

Juste une petite note cependant : dans le bouddhisme, seuls les actes faits en conscience comptent dans les points de mérite. Si on fait quelque chose de mal sans le vouloir, ça n’est pas « comptabilisé » et on ne perd donc pas de points pour notre vie future.

La femme moustique

Lorsque Thero, le moine bouddhiste du Sri Lanka que j’ai invité au Québec à l’été 2016, était dans les Laurentides – une région très populeuse en termes de moustiques en juin-juillet -, un moustique se posa un jour sur son bras. Thero lui souffla dessus pour éviter de se faire piquer et le suivit des yeux avant de lancer, très sérieux, « Il a peut-être été ma femme dans une vie passée ». 

Nous avons éclaté de rire et Thero a souri avec nous. C’est resté une histoire qui a souvent été donnée en exemple dans les activités qu’il a animées ensuite lorsque je traduisais pour lui.

Donc, même un moustique a un karma. À force d’accumuler des mauvais points de mérite dans les vies passées, on finit bel et bien, pour les bouddhistes, en insectes et même plus, ou moins, ça dépend dans quel sens on regarde.

Lui rendre la pareille

J’ai eu une bonne discussion avec Thero concernant le fait de ne pas faire de mal à un moustique alors que lui, il nous pique sans vergogne et sans aucun scrupule ni culpabilité. Je n’ai pas été convaincue de ses réponses et j’ai continué à y réfléchir…

Jusqu’au jour où j’ai trouvé la réponse qui me correspond à mes valeurs et, du coup, au karma ! J’ai dit à Thero :

– Thero, avant que le moustique me pique et me fasse du mal, si je le tue, je l’envoie dans sa prochaine vie et il peut donc plus rapidement avoir une vie meilleure !? Je lui évite d’accumuler des mérites négatifs ainsi ! Par ailleurs, s’il m’a déjà piquée, en le tuant, je l’envoie plus rapidement dans sa prochaine vie pour qu’il travaille à retrouver ses mérites !?

Thero fit un drôle d’air surpris et réfléchit vite avant de me répondre :

– C’est pas comme ça que ça marche…

En fait, il n’avait jamais pensé dans ce sens et n’avait pas de réponse à ma théorie que je trouvais pourtant géniale et positive pour le moustique autant que pour moi !

Le passage à une vie meilleure

J’ai partagé cette théorie avec mon amie sri-lankaise, très bouddhiste mais avec l’esprit ouvert. Elle y a réfléchi et a trouvé l’idée pas stupide du tout. Elle a même éclaté de rire ! 

Depuis, c’est devenu un running-gag* quand on est ensemble. « Tu vas l’envoyer dans sa prochaine vie !? » me demande-t-elle en riant quand un moustique veut goûter à ma peau si douce et sucrée. On se regarde, mon amie et moi, et on rigole ensemble.

Ceci dit, je n’aime pas tuer même une petite mouche mais, pour les moustiques, c’est autre chose car ils osent entrer dans mon espace sacré sans autorisation et même m’y piquer !

Avec toute ma compassion et amour pour tous les insectes qui veulent me piquer que j’enverrai avec amour dans leur prochaine vie. Je les aide juste à se créer un meilleur karma, en fait… 😉

Comme quoi, il y a toujours au moins deux façons d’interpréter la même situation. 

Et vous, qu’en pensez vous ?

De tout coeur,

Dominique Jeanneret

Thérapeute en intégration psychocorporelle (PCI)
Accompagnante psycho-spirituelle et énergétique
www.dominiquejeanneret.net
www.facebook.com/dominiquejeanneret

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* running-gag, en québécois : une situation drôle ou une blague qui revient de temps en temps 

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