Le biscuit de la consolation

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Aline est assise à la table de la cuisine, ses petites jambes pendant en bas de la chaise, son menton juste au-dessus de la table. Elle mange un biscuit que sa maman lui a donné pour la consoler. Elle a cinq ans et vient d’assister, pour la première fois, à une scène de ménage entre sa mère et son nouveau mari.

Maman est enceinte. Il a tapé. Elle s’est débattue avant de virer les talons en emmenant sa fille à la cuisine pour reprendre ses esprits, le mari la pointant du doigt et la traitant de tous les noms mais n’osant plus frapper. « Pas devant la petite ! » lui avait intimé maman.

La vie insouciante et heureuse qu’elle vivait, seule avec sa mère, est devenue, du jour au lendemain, un cauchemar depuis que maman s’est remariée et qu’elles ont déménagé avec lui.

Aline a peur. Très peur. Elle est tétanisée. Son estomac n’est plus qu’une boule de plomb. Elle n’avait jamais assisté à une scène de violence.

Maman ne sait pas faire des câlins. Elle n’en a jamais reçus elle-même. Comment pourrait-elle savoir à quelle point c’est bon pour se faire rassurer quand on est si petite ? A défaut, quand même consciente qu’Aline vient de vivre quelque chose qu’elle n’aurait jamais dû vivre, elle s’assied avec elle et lui offre un biscuit. Le biscuit de la consolation.

Dès ce jour, à chaque crise conjugale, Aline espère – et reçoit souvent – son biscuit ou un morceau de chocolat, ses deux péchés mignons. Ce jour-là, son esprit imprime même que biscuit=consolation, réconfort, confort, douceur… Que ce soit à n’importe quel niveau de sa vie ensuite, elle ne pourra plus jamais se passer de sucreries, de biscuits réconfortants quand elle est en manque d’attention, d’amour, de tendresse, quand elle se sent « vide »…

Sa vie en solitaire, repliée sur elle-même souvent, sauvage et méfiante pendant très longtemps, est remplie de sucreries adoucissant son mal-être et lui faisant prendre quelques rondeurs qu’elle n’aime pas mais, pourtant, elle ne peut arrêter. Les biscuits et le chocolat sont devenus une drogue.

Aline a un format de grande échalotte jusqu’à la puberté, pour prendre le moins de place possible et ne pas se faire remarquer au risque d’une crise du beau-père puisqu’elle pensera longtemps être la cause des engueulades familiales, qu’elle n’aurait jamais dû être là et laisser sa mère faire sa vie sans elle.

Elle deviendra un peu ronde à l’adolescence, histoire de se protéger des avances d’hommes qu’elle croise ou de l’énergie perverse de son beau-père. Enfin, c’est ce qu’elle en a conclu car elle est, depuis, toujours un peu enrobée.

Les impressions mentales sont multiples suite à des moments-clés de la vie, des chocs, petits ou grands, des traumas parfois, et amènent à vivre inlassablement des patterns qui se répètent.

En thérapie, c’est par des moments de discussions et d’exercices divers – focusing, hypnothérapie, rebirth et autres techniques – qu’on arrive à mettre le doigt sur ces impressions mentales qui sont des croyances limitantes, bloquantes même parfois, et empêchent d’être heureux.

Après la prise de conscience, un processus de déconnexion de ces croyances amène à la guérison et à la libération vers une vie plus heureuse où, souvent, ces patterns ne se répètent plus ou, s’ils reviennent, c’est en conscience qu’on peut les accueillir et finaliser la guérison.

Avec Amour

Dominique Jeanneret
Thérapeute en intégration psychocorporelle (PCI) – Relation d’aide
Accompagnante psycho-spirituelle et énergétique
www.dominiquejeanneret.com

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