La Guadeloupe : développement personnel, Pointe-à-Pitre et les Guadeloupéens

A pa tout chyen i japé pou ou viré dèyè gadé
(« Chaque aboiement de chien ne doit pas te faire te regarder derrière » en créole de Guadeloupe)

En venant en Guadeloupe, je m’attendais à retrouver la nature, les jolies « cases », un peu l’énergie de La Réunion. Même si elles sont à des kilomètres l’une de l’autre, ces îles ont toutes les deux été colonisées par les Français et on y trouve les mêmes produits ainsi que les «métro», les habitants de «métropole» venus s’installer là, soit de la France.

J’y ai retrouvé les produits et les «métro» mais l’énergie y est bien différente de La Réunion. Une amie énergéticienne qui est venue plusieurs fois m’en avait parlé. Même les locaux avec qui j’ai discuté le confirme : l’énergie y est lourde.

Cases abandonnées à Pointe-à-Pitre, Guadeloupe (cliquez pour voir en grand)

L’histoire pénible de cette île colonisée, empreinte d’esclavage et de pratiques de sorcelleries, notamment des immigrés d’Haïti depuis des générations, est présente. De tous mes voyages, c’est la première fois que je sens une telle énergie.

Ce qui m’a aussi frappée, c’est l’état de décrépitude des infrastructures, les routes pleines de trous et bien des maisons laissées en ruine, couvertes de graffitis. Une belle maison peut être mitoyenne à une case en bois en ruine. Un marchand me disait, en connaissance, que La Réunion est une île beaucoup mieux gérée que la Guadeloupe, les fonds publics retrouvant souvent dans les poches des gouvernants plutôt qu’à réparer les routes, par exemple.

De belles rencontres

A la recherche d’un réseau spirituel et développement personnel sur l’île, je suis allée hier visiter l’Espace Mérâki en haut du Gosier (c’est le nom de la petite ville). J’ai été accueillie par deux soeurs, charmantes dans le développement personnel depuis plusieurs années qui viennent d’ouvrir ce lieu d’échanges. Ce fut une très belle rencontre et des possibilités se sont ouvertes pour des ateliers à y organiser.

Je suis ensuite allée rencontrer Philippe, le propriétaire de la boutique Orizon sur la rue Frébault à Pointe-à-Pitre, la rue principale marchande de cette petite ville, capitale de la Guadeloupe. Un homme charmant qui préfère faire profil bas justement pour ne pas recevoir de sorts et de «cadeaux» sur le pas de sa porte, par exemple. Il en a reçu beaucoup. Depuis une vingtaine d’années dans le domaine, c’est le seul sur l’île qui a une telle boutique remplie de livres, pierres, huiles essentielles, encens et autres produits plus ésotériques et spirituels. C’est aussi le distributeur auprès des détaillants de Guadeloupe.

Les jaloux et les envieux, les réfractaires et détracteurs de la spiritualité et de l’ésotérisme holistique, Philippe en a connus alors qu’il aurait juste aimé partager les énergies, la spiritualité. «Il y a trop de dérives, m’a-t-il répété plusieurs fois. Je préfère maintenant rester dans ma bulle. Les gens qui doivent me connaître arrivent à moi, tout simplement». Il mérite quand même d’être connu par les personnes en conscience de coeur et d’amour car il a des produits utilisés dans le domaine de la santé holistique.

Pointe-à-Pitre, la capitale

Place du Marché de Pointe-à-Pitre (cliquez pour voir en grand)

Petite ville de bord de mer, je m’y suis baladée depuis la rue de la boutique de Philippe direction sud vers la place du marché. Pascale et Philippe m’ont bien mentionné de ne pas aller trop l’est ou à l’ouest car des brigands de petits chemins volent tout ce qui s’appelle bijoux, sacs, etc. On enlève donc toutes les breloques et on ferme son sac qu’on porte en bandoulière.

Je me suis promenée agréablement jusqu’à la place de la Victoire, au bord de la mer. Je me suis alors sentie moins à l’aise. L’énergie était désagréable. J’ai longé la place avant de revenir vers la place du marché.

J’avais envie d’une glace. Sur le chemin vers le marché, je me suis arrêtée chez Tropical Gelato où j’ai pris une boule de chocolat et une boule de pamplemousse. J’ai été très surprise de goûter à une crème glacée et un sorbet qui goûtaient naturel et sans produits chimiques. Délicieux et à découvrir !

La gentillesse des Guadeloupéens

Sur le marché, j’ai acheté du poivre (de Madagascar 😉 ), ainsi que quelques fruits et légumes. Comme c’était déjà 16h et que les stands fermaient doucement, la maraîchère m’a donné des bananes et une salade en plus.

Au premier contact, les Guadeloupéens semblent froids et fermés. Ça peut se comprendre avec ce qu’ils ont vécu avec les colons français. Même si l’histoire date de plusieurs siècles, l’abolition de l’esclavage n’a été signé que le 27 mai 1848 soit même pas 200 ans. Quand on sait que les empreintes générationnelles peuvent rester imprimées sur plus de sept générations, on comprend que l’esclavage est encore dans les cellules de bien des Guadeloupéens autochtones.

Ceci dit, rien de tel qu’un sourire et de la gentillesse pour qu’ils se détendent et que la relation s’ouvre à une discussion. C’est alors que le sourire apparaît et qu’on peut apprendre des choses de la vie, de l’histoire du pays, de la culture de la mangue ou de l’avocat, comment on fait le ti-punch (prononcer «ti-ponche»), etc…

Les vêtements typiques

Les robes d’antan chez Dody (cliquez pour voir en grand)

Sur la rue principale, on trouve le magasin Dody rempli de jolis vêtements qu’on dirait tirés d’une autre époque, d’il y a 2oo ans environ, comme on voit dans les films historiques. Tissus de Madras (amenés par les immigrés Indiens d’Inde il y a longtemps) mêlés à de la dentelle.

Aller de l’avant
A pa tout chyen i japé pou ou viré dèyè gadé

Le passé est passé même s’il reste ancré dans nos cellules pendant plusieurs générations. Il est cependant important de toujours regarder en avant et ne pas «s’enfarger dans les fleurs du tapis», comme on dit au Québec, c’est-à-dire ne pas rester accroché au passé.

En allant vers l’avant, en osant sortir de sa zone de confort éventuellement, c’est là qu’on va se re-trouver, récupérer son pouvoir intérieur et laisser entrer toujours plus de bonheur dans sa vie, même si des rappels au passé reviennent parfois. Rester toujours aligné vers l’avenir et ce qu’on veut créer va permettre de libérer ce qu’on traine de notre passé.

C’est notamment ce dont je parle dans mon émission de radio que j’ai faite hier justement, où je parle de voyages dans le monde et dans le coeur. A écouter en cliquant ici.

«Un chien a quatre pattes mais il ne peut prendre qu’un seul chemin» – Proverbe créole

Belle et douce journée,

De tout coeur

Dominique

© Texte et photo Dominique Jeanneret – reproduction interdite sans mon autorisation. Merci

Une case bien entretenue avec une boutique de vêtements typiques cousus sur place par une dame

Rues

L'église

Les robes d’antan chez Dody

Marché aux épices
Sucre de canne, rhum et confitures locales
Robes en tissu de Madras chez Dody
Une jolie case rénovée

© Texte et photo Dominique Jeanneret – reproduction interdite sans mon autorisation. Merci

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